Parler du Coronavirus à ses enfant
19 mars 2020 Adultes et familles, Enfance, Jeunesse, Les actualités, Petite enfanceDepuis des semaines, nous parlons du coronavirus, de ce virus, de cette épidémie… de cette pandémie. Depuis ce lundi 16 mars les structures scolaires sont fermées. Depuis mardi, nous sommes confinés à la maison. Cette situation est complexe et sur toutes les bouches, à la TV, sur internet… Déjà dans les cours d’écoles les enfants en parlaient, pour rire évident… « Tu tousses ? Ah AH t’as le coronavirus ! »
Comment leur expliquer la situation de manière simple et rassurante ? Le site www.lassmat.fr a rédigé un article complet est intéressant pour discuter calmement et de manière rassurante de la situation à nos enfants. Dans cet article, quelques techniques et bons réflexes à adopter face aux interrogations des enfants.
Extrait :
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PARLER AUX ENFANTS POUR LES PROTÉGER
En situation de crise, l’être humain a surtout besoin de se sentir protégé et rassuré. L’isolement et la rupture des liens ne peuvent qu’être une source d’insécurité. Ce qui explique sans doute l’importance prise par les réseaux sociaux pour échanger sur les émotions au sujet du coronavirus, mais avec pour effets délétères toutes les rumeurs possibles et inimaginables.
Les enfants surtout les plus petits n’ont pas les ressources suffisantes au niveau cognitif et affectif pour comprendre et intégrer tout ce qui se passe autour d’eux. Ils sont bien davantage bouleversés par les réactions de leur entourage que par le coronavirus en tant que tel.
ADAPTER LES RÉPONSES À L’ÂGE DES ENFANTS
Les enfants qui ont la parole posent souvent des questions, car ils sont submergés par les informations qui ne cessent d‘en parler et constatent bien dans la rue que de plus en plus de personnes ont des masques. Par exemple « c’est quoi le coronabidule ? », « pourquoi les gens ont des masques ? » , « pourquoi on ne peut pas aller au parc », « pourquoi les grands ils ont tous peur ? » etc. Face à une question d’enfant l’adulte doit comprendre qu’il y a toujours une théorie infantile et que l’enfant cherche avant tout à savoir si sa théorie est juste ou non. Le plus simple est, avant de lui répondre de lui demander ce qu’il a compris, ce qu’il en pense. Et en fonction de sa réponse, l’adulte s’adapte et apporte l’explication qui lui semble la plus adaptée. Si l’enfant lui dit qu’il ne comprend pas certaines choses (par exemple, l’interdiction d’aller à la piscine municipale, alors qu’il est possible d’aller dans un parc aquatique), l’adulte peut tout à fait lui dire que lui aussi ne comprend pas ces décisions, tout en lui expliquant que si des responsables les prennent il faut les respecter même si l’on n’est pas toujours d’accord (principe fondamental de transmission du respect de la loi et du sens civique).
LEUR DIRE QU’ON LES PROTÈGE
Pour les bébés et les enfants qui n’ont pas la parole, les adultes peuvent expliquer qu’ils sont inquiets, car il y a un « méchant virus », mais qu’ils sont là pour le protéger et prendre soin de lui. Il est important de parler des médecins, des hôpitaux et de tous les soins qui peuvent exister quand c’est nécessaire. Le bébé ne comprend pas comme un enfant plus grand, mais il n’y a plus de secret entre lui et l’adulte qui redevient disponible psychiquement. S’ils doivent mettre un masque, il peut leur être dit, avec des mots aussi simples que le « méchant virus va très vite et pour l’empêcher d’aller trop vite on met un masque ». Cela peut paraître une explication rudimentaire, mais l’enfant a surtout besoin de savoir qu’il n’est pas abandonné et que l’on prend soin de lui. Si l’enfant demande ce qu’est un virus, il peut lui être expliqué que c’est comme un minuscule organisme, qui n’ont ni des yeux, ni une bouche, ni des oreilles, mais qui communiquent entre eux en s’envoyant des messages (chimiques) pour agir et se multiplier. Et plus ils sont nombreux, plus ils sont forts, donc il faut tout faire pour éviter qu’ils ne le deviennent encore plus.
Un visage masqué peut être effrayant pour un enfant, car il ne peut plus se baser sur les repères émotionnels du visage. D’où l’importance d’expliquer le port du masque, quitte à le transformer en jeu comme « on est des super-héros face au coronavirus, on met notre panoplie pour l’empêcher de passer ». L’adulte peut aussi expliquer l’importance de bien se laver les mains (ce qui évitera d’autres maladies comme la gastro-entérite). Toutes ces explications simples font que la peur se transforme et l’enfant ne ressent plus cette impuissance qui paralyse tout le monde.
RESTER CALME ET INFORMER SANS EFFRAYER
Il serait fondamental que les adultes restent donc sereins et calmes, ce qui est bien plus facile à écrire qu’à faire surtout quand les informations ne parlent que de cela et que les décisions politiques peuvent apparaître certaines fois contradictoires. Mais mettre des mots – simples – évite de laisser l’enfant dans le vide et lui apprend à ne pas laisser ses émotions sans décryptage. Il ne s’agit pas d’avoir l’illusion de l’empêcher d’avoir peur ; la peur n’est pas négative en soi, il suffit d’en avoir conscience et de savoir que faire face à elle. Nommer le virus est important, sinon face à toute maladie l’enfant pensera qu’il s’agit de la même chose. Il peut être expliqué que le coronavirus est comme une « très méchante grippe » et qu’il se soigne. Si l’enfant rétorque qu’il sait que des gens sont morts, l’adulte peut lui répondre que c’est juste, mais que les personnes qui sont mortes étaient souvent déjà très malades ou très vieilles. »
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